SCENOGRAPHIE
COSTUMES EN DUO AVEC SANDRA BERSOT
À l’aube d’une ère postpandémie, la tension sociale est maximale. Entre crise climatique, surconsommation et guerres menaçantes, les corps et les esprits contraints sont sous pression, isolés, au bord de l’implosion.
Les modes de vie et de travail enferment les âmes et les corps dans une monotonie passive, faisant oublier ce besoin vital de mouvement et de contact humain.
Résultante de ce contexte, une nouvelle maladie s’apprête à voir le jour : une fièvre de danse, rappelant étrangement le mystérieux mal qui s’était emparé d’une partie du peuple de Strasbourg, au début du XVIe siècle.
Comme intoxiqué par ce quotidien nocif, et à travers une cérémonie aussi lumineuse que ténébreuse, ce peuple en détresse se met à danser.
Cette transe collective, révoltée, métaphore d’un désespoir commun, connaîtra une fin rédemptrice... ou funeste."
Compagnie Dyptik
Au plateau, six éléments mobiles en métal, supports de lumière, comme des portes voûtées, forment des alcôves d'un peu plus de deux mètres. Ces structures lumineuses permettent de moduler l’espace scénique. Leurs formes font écho aux arcades architecturales de différents lieux de cultes, et dessinent ainsi un lieu de rassemblement.
Dessins et plans.
Recherche en maquette 3D, et résultat au plateau.
Suspendu au lointain, un grand cercle de PAR. Comme l’œil d’un observateur, il veille sur le groupe. Cette forme ronde fait écho aux divers oculus et vitraux, que l’on peut trouver dans les édifices religieux de multiples régions du monde et de tous temps.
Recherche en maquette, vues au plateau.
Derrière, une grande étendue claire et lumineuse : un mur immense abimé par le temps. Ce volume représente l’arrière d’un édifice, celui qui sépare deux mondes, la frontière entre ceux qui dansent et les autres.
Toile dessinée par Hannah Daugreilh, réalisée par Loïc Niwa
Au sol, on découvre un miroir rectangulaire, il fait echo aux parterres d'eau qu’on trouve sur les parvis, dans les cloîtres et jardin des lieux de culte, ou aux fontaines d'ablutions. Cette forme au sol rappelle aussi les parquets de danse.
photographies de Abdelbassat Abdelbaki
en duo avec Sandra Bersot
Il s'agit d'un récit contemporain faisant écho à un évènement qui s'est déjà déroulé au moyen-âge.
Pour les costumes, nous voulions alors des vêtements modernes pour lesquels nous pouvions sentir la provenance d'une époque lointaine, une influence médiévale : comme par exemple, un vêtement asymétrique, ceinturé ou un corset.
Il s'agit de neuf solitudes qui vont progressivement faire groupe, nous souhaitions alors que chacune ait un costume différent pour marquer les identités.
Pour évoquer le vêtement ancien, nous avons choisis des tissus aux coloris blancs, beige, rosé, proches des différentes teintes de peaux. Associés à du noir pour ramener la tenue et l'elegance des costumes de bals contemporains.
Nous avons joué sur des formes ajustées en haut du corps contrastants avec des tissus pouvant prendre de l'ampleur au fil des mouvements pour le bas du corps. Nous avons mixé voilages, dentelles et tulles légers, transparents, avec des tissus plus lourds à motifs, inspirés des étoffes du XVIe siècle, aux reliefs prononcés.
extraits des recherches dessinées pour les costumes
photographies de Abdelbassat Abdelbaki, Romain Tissot et Souhail Marchiche
Direction Artistique et chorégraphie : Souhail Marchiche et Mehdi Meghari
Interprétation :
Mounir Amhiln, Charly Bouges, Yohann Daher, Nicolas Grosclaude, Hava Hudry, Beatrice Mognol, Carla Munier, Davide Salvadori, Alice Sundara
Création Musicale : Patrick De Oliveira
Création Lumière : Richard Gratas & François-Xavier Gallet-Lemaitre
Scénographie : Hannah Daugreilh
Peinture : Loïc Niwa
Costumes : Sandra Bersot et Hannah Daugreilh